Il y a ceux qui arrivent, et il y a ceux qui partent.
Ceux qui arrivent le font souvent dans la douleur et les pleurs, pour les plus jeunes, ou dans les espoirs et le doute pour les autres. Ceux qui partent le font trop tôt, toujours trop tôt, même si ils ont pu retarder leur départ.
Il y a l’inconnu, l’impatience, et la frustration pour ceux qui arrivent ; les souvenirs, les déchirements et déjà dans leurs pensées la suite pour ceux qui partent.
Ceux qui arrivent s’occupent un peu, s’ennuient pas mal, tâtonnent beaucoup. Ils lisent, écoutent, marchent.
Ceux qui partent ne s’ennuient pas, profitent beaucoup, refont les meilleurs choses. Aussi, ceux qui partent préparent leurs valises.
Il y a la chaleur, constante, lourde, épuisante. Peut être diminue-t-elle le soir, mais personne ne se rend compte, elle les a trop fatigué pour qu’ils puissent le ressentir. Il y a la clim aussi, mais elle n’est là que pour faire oublier et faire ressurgir, quand personne ne s’y attend plus, cette chaleur
Un jour il y une rencontre.
Entre un de ceux qui arrivent et un de ceux qui partent. Celui qui arrive n’est alors plus vraiment l’un de ceux qui arrivent, il n’est pas l’un de ceux qui partent, il est devenu l’un de ceux qui partiront.
La chaleur est toujours présente, toujours
Mais celui qui partira a découvert certaine choses, si peu certes, mais certaines ont plus de valeurs que d’autres.
Il connait maintenant le chemin pour aller à sa fac à pied (25mn pour les curieux), il connait aussi des libanais qui aiment les Têtes Raides ( Se lancera-t-il à jouer dans les bars le moment venu ? ) , il connait les endroits ou il aime bien être. Il a sa carte à la bibliothèque de Centre Culturel Français ; et sa radio branchée constamment sur RFI.
Celui qui partira connait maintenant son logement, sa chambre. Ceux qui sont ailleurs la connaitront peut être. Elle pourra les accueillir, Dieu merci.
Celui qui arrive peut enfin défaire sa valise. Il repartira, mais pour le moment il reste.