samedi 29 janvier 2011

il fait beau au liban

Il fait beau au Liban. Regarde entre les gouttes... l'orage
Il fait beau au Liban. Vient réveiller mes doutes ... dommage.

Et la plage, et toi nue, je t'effleure comme dans mon Liban
Et ma rage contenue, il fait beau et je pleure pourtant ...

mardi 18 janvier 2011

Comme une bille de flipper

La bille s’élance, violemment éjecté par le ressort. Elle monte, toujours plus haut, à une vitesse folle. Mais ne parvient pas à accéder à cette piste inclinée, remplis de boutons-propulseurs qui clignotent tous, plus fort les uns que les autres. Cette piste, qui sera son terrain de jeu, est encore trop loin.

L’avion démarre et s’envole pour la France. Il atterrit bientôt à Chypre, puis à Roissy-Charles de Gaulle.

Le ressort projette de nouveau la bille, afin qu’elle parvienne enfin à son objectif. La bille repart de plus belle.

Le train Paris – Valence n’arrive qu’avec une heure de retard. Le TER Valence-Risoul part, lui, à l’heure, comme si fin du voyage approchait, comme un mirage. Il s’arrête rapidement, pour plus d’une heure de pause. Le temps s’allonge. Il dure comme jamais.

Elle grimpe le long des deux tiges de bois, et arrive au sommet. Avec un vide scintillant sous ses yeux.

Le train arrive à Risoul. Il fait nuit. Il est deux heures du matin. Je suis parti la veille à quatre du matin. Le quai de la gare est enneigé.

La bille n’a plus qu’à se laisser aller. La gravité fait le reste. Elle n’est plus maitresse de son destin. Elle commence sa descente, et est secoué tout de suite par ce petit bouton rouge en haut à droite de la piste. Celui-ci même considéré comme l’un des moins accessibles. Celui-ci rapportant environ 1000 points et un bonus X2.

Elle m’attend sur le quai de la gare. Ça valait la peine d’attendre.

Tout va très vite, la bille rebondit de toutes parts.  + 100 !!!  X3 !!!  + 1000 !!!  Des néons plein les yeux. Ça monte, ça descend, et remonte. C’est vertigineux. Tout va très vite. Tout va trop vite.

Entre des retrouvailles, une après-midi de ski, des balades, des luges et des igloos. Les bonheurs s’entrechoquent et me balancent. Ces bonheurs m’ancrent ici, alors que je suis là-bas.

La bille se fige. N’avance plus qu’au ralentie, comme pour observer, comme pour réaliser, comme pour profiter. Et soudain, retombe jusqu’en bas de la piste. Et relancé in extremis par le flipper gauche, elle repart.

La vie passe, et les habitudes se retrouvent. Comme avant. Je suis revenu. On reste ensemble. On y va. On continue.

Une nouvelle frénésie de points gagnés, de bonus, de loopings. Le compteur s’affole. Le joueur n’en revient pas. La bille semble épuisée.

La famille, les amis, le champagne et le réveillon au 3 Couronnes. Rien n’a semblé changer. Tout parait simple.

Elle tombe. A la verticale. En plein milieu de la piste. Rien ne contredit sa trajectoire. Le joueur tape des deux cotes du flipper. Rien n’y fait. Elle vient finir sa course en bas du flipper. Elle est OUT.

Roissy Charles de Gaulle toujours. Deux semaines plus tard. Les bagages sont enregistrés, le billet composté. Des adieux comme des adieux. Et le manque qui réapparait.

Nouvelle bille : Même joueur joue encore.

Retour à Beyrouth.

La bille se laisse de nouveau aller. Mais le billard semble avoir changé. Elle de nouveau secoué de part en part. Elle remporte de nouveau des points. Mais ceux-ci paraissent ridicules par rapport au précédant.

La rentrée scolaire se fait. Les amis réapparaissent. La bonne année se souhaite avec du retard.

La bille descend vers le bas de la piste.

Les repères d’avant sont flous. Les partiels approchent. Je suis encore la-bas mais de nouveau ici.

La bille tombe. Elle est Out.

Deux semaines passent. Trop longuement.


Ciel bleu dehors, nouvelle journée. Sur le ressort, la boule posée. Il joue encore, le joueur est prêt
Je suis d’accord. Manque de clarté. La métaphore, j’suis désolé. Mais bon, j’m’en sors, pas de quoi flipper.