jeudi 18 novembre 2010

Comment va la France remaniée (?) ?

Pas de cours, pas de PQ, pas d’eau chaude.
Mais les cheveux on ne peut plus crades, un soupçon de puces dans mon lit, un début de tourista, et enfin le temps de donner des nouvelles. 
On n’a rien sans rien.


Un lundi férié au Liban, c’est l’occaz d’aller me balader avec un pote à Bourj Hammoud, quartier un peu bordélique, ou, à ciel ouvert, s’étalent toutes les petites merdouilles qu’on trouve dans les petits magasins chinois-fourre tout. Et ou l’on trouve donc facilement une guitare pas trop chère. 
Une bonne balade, un bon investissement, y’a de quoi rentrer plutôt content à l’appart.

Mais le problème quand on commence à s’attacher aux gens, c’est qu’on partage leur peine. Et en rentrant à l’appart, il y en a de la peine à l’appart. (je vous passe les détails)  
Alors on partage. La peine et l’Arak. Et on continue de chercher une coloc.


Le mercredi soir suivant, c'est le petit colis que Manon a reçu de sa maman qui nous donne l’occaz d’une soirée française !!!  En fait c’est juste manger du saucisson et du pâté. Ça fait du bien, mais rien d’exceptionnel. Je pense que c’est très courant chez les expat. 
Là ou ça devient intéressant, c’est quand Mr J. arrive.
Mr J. 1m90. La trentaine. Yeux bleux. Cheveux coupés court. Corps bodybuildé. Survêt militaire, trace d'un jogging récent. Ancien membre de la Légion étrangère. Étudiant par correspondance en droit. À Beyrouth, « pour son salut ».
Le spécimen se retrouve dans le salon, un peu par hasard. Pourquoi pas ?
Et là, il commence à parler politique, d'un ton très calme, très posé, très sur de lui. Pourquoi pas ?

Mais ça va durer pendant 4 bonnes heures. Et ses positions vont se révéler de plus en plus craignos. ( je sais pas si ça s'utilise encore le mot craignos, mais là c'est vraiment approprié ).
Mr J. est très proche d'un groupuscule d'extrème extrème droite ( Egalité et Réconciation ).  
Mr J nous récite toute le propagande de son mouvement, sans qu'une réelle discussion soit possible. 
Mr J. est le symbole d'un bourrage de crâne bien réussi. Il s'en va. 
On reste scotché. Choqué pendant plusieurs jours. Plus jamais ça .


Les copains de Syrie viennent le jeudi soir. Jusqu'au samedi. L'occaz pour moi de m'improviser guide touristique de mon quartier. Et de ressentir que je m'y sens vraiment bien. 
Entre 5 000, petit café gratos au Salon du Livre, et soirée au Baromètre, le temps passe. Ils rentrent déjà. 
Et me laisse à peine le temps de préparer la méga teuf barbec- musique-danse sur la terrasse.
Toujours quelque problème à allumer le barbec ( merci Martin), mais sinon c'est nickel. 
Les amis d'amis se rencontrent, se mélangent. Ça boit, ça chante, ça joue de l'accordéon, et ça danse. Ça dissipe un peu la peine du début de semaine dans l'appart. 
Enfin une grosse bonne soirée qui finit que lorsque l'on a plus de musique à mettre pour danser. 
Même le rangement du lendemain se passe bien. Que demande le peuple ?


WOUAHHHHHH !!! Je me souvenais plus de cette sensation. Celle d'un petit contrôle de connaissance. Ça faisait 6 mois que je n'en avais plus eu. 
Le lundi suivant me donna l'occaz de me rafraichir la mémoire. En soit, le sujet était pas top. Du moins il m'a pas marqué, je m'en rappelle plus trop, mais un truc du genre : le totalitarisme est il plus un truc machin ou plus un machin bidule ? Mais les faits sont là. C'est le vrai retour aux choses sérieuses.
Enfin sérieuses. Entendons nous. Les choses sérieuses dans la mesure ou je ne mélange pas le boulot et la vie privée. 
Autant dire que de retour à l'appart, c'est la rigolade. La coloc libanaise,qu'on a trouvé la semaine précédente et qui doit emménager, vient, pour nous dire qu'elle emménage pas. C'est reparti pour les recherches. C'est pas très drole encore. 
Mais elle a apporté des pâtisseries chocolatées. Et nous comme on est entre gars, on préfère manger des hamburgers. Donc on a plus trop faim pour tous les gateaux. Du coup c'est la bataille de gateaux. C'est pas bien de jouer avec la nourriture. Mais qu'est ce que c'est drole.

Pour rester dans les réjouissances gastronomiques, j'ai enfin trouvé THE PLACE ou boire un petit coup après les cours. Pas vraiment un bar, c'est trop cher dans le coin, pas la cafèt, c'est naze. Juste le marchand de boissons qui fait l'angle. Par exemple, tu prends 3 canettes avec tes copains. Et vous vous asseyez sur le trottoir parce que y'a pas des masses de place. Et là, le patron vous invite à venir vous poser sur ses belles chaises en plastiques, et t'offre cacahuetes et petit remontant. Je découvre, je découvre... Pourvu que ça dure...

Si vous suivez toujours, ce qui m'étonnerait vu la taille de ce commentaire, ( je m'adresse donc juste à Maman qui lit jusqu'au bout : Ca va ? Moi oui. Bisous à la maison. Donnez des news. Je sais pas comment je m'organise pour Noël )
Ok donc maintenant, c'est sur que plus personne lit, et pourtant le meilleur reste à venir.

Donc je fais la fête, je travaille, et j'ai pas mal d'amis.
« Oui, mais Pierre, voyages tu beaucoup ? »
Excellente question ! Non pas des masses, or j'en ressens de plus en plus le besoin. Envie de changer d'air. De casser un peu la routine, même si celle ci est plutot agréable.


Yallah, je me barre en Jordanie, via la Syrie, dans l'espoir de croiser mon pote bossant en Palestine.
C'est parti pour 5 jours plutot ouf.
Et ça démarre très fort.


Vendredi Soir : Attente d'1h30 à la station taxi, pour que le chauffeur remplisse sa voiture. Je tombe sur deux jeunes syriens. Communication difficile mais on se comprend. Pas difficile en même temps. Ils sont très fier de me montrer leur vidéos pornos sur leur téléphones portables. « SEX VIDEOS ! SEX VIDEOS ! ».
La route s'annonce longue. Elle l'est. J'arrive vers 2h du mat à Damas. Un pote de Loic nous y heberge.


Samedi : Visite plutot tranquille de la médina. C'est beau. Si ça intéresse quelqu'un, je veux bien y retourner avec lui. Visite assez libre, pas trop d'attrape-couillons. Mais on rate pas le meilleur, des attrape-couillons. Un vieux sent « qu'on aime la culture » et nous amène au Palais de la Culture. Pas con le type. Il nous fait visiter au pas de course, sans rien dire d'intéressant. « OK ! Prenez ça en photo. OK ! Dépêchez vous. Donc là c'est un mur en pierre, et là c'est des trucs orientals. Les gens dansaient par exemple » 
Super, merci. Désolé on va pas te payer coco pour ta visite pourri. A la prochaine inch'allah.


Dimanche : Visite de Bossra. Petite ville du sud syrien. Vestiges romains. J'aime beaucoup. Liberté totale.
 Et là, c'est parti !!!
17h : Pas de bus pour la Jordanie. On a mal demandé les horaires.
17h30 : on monte dans un bus vide. Il est ok pour nous emmener à la frontière.
18h00 : traversé de la frontière jordano-syrienne à pied (je raconterai ça a mes enfants)
18h10 : un saoudien nous prend dans son 4X4, intérieur velours, jusqu'au check point suivant. Loic fait la blague de « Oh j'ai perdu mon passeport » TROP DROLE ! Je le retrouve finalement.
19H :  je fais la queue au contrôle visa jordanien. Loic cherche une voiture pour Amman
19h30 : on monte dans un taxi. Un libanais dedans nous conseille son hotel pas cher à Amman. On le suit
21H30 : notre pote libanais nous offre même du pain kiri en guise de diner dans la chambre de l'hotel. On regarde le remaniement aux infos. (C'est pas pcq on est des supers aventuriers qu'on doit oublier nos racines.
22H15 : On puise dans nos dernières réserves pour faire un tour en ville. La rue marchande nous convient , le jus de canne bien frais nous déçoit . La  musique sort à fond de petites enceintes posées sur le rebord du comptoir. Un mec m'invite à danser. Je ne suis pas farouche, j'y vais. 
BOUMMMMMMM !!! C'est réveillon !!! Tout le monde se met à danser. Les gars me prennent, me lancent en l'air. Les petits découpent du sopalin pour faire des confettis. La télé arrive pour filmer. C'est la folie. On se marre bien. On a un peu de mal à partir. C'est fait. On rentre à l'appart.

Lundi : Nikolai, le 3° coloc, nous rejoint. La bande est reformée. Elle se balade dans Amman. Je trouve un jeu de domino pas cher. TROP BIEN ! On part à Jefra visiter d'autres ruines. Je joue aux domino avec un vieux jordanien dans le bus. Je suis bien content. Le site est plutot impressionant. Mais déjà plus cher, et plus bondé que la Syrie. Petit hommous, et petite partie de domino en fumant la chicha. On joue celui qui dort sur le mauvais lit. Je perds. Maalish !

Mardi : Mission Petra !!! LE SITE TOURISTIQUE de Jordanie. C'est galère d'y aller, d'en revenir. Ça coute les yeux de la tête. J'y casse mes tongues. (Paix à leurs ames) Mais ça vaut le coup. Peut etre manquons nous simplement d'organisation.

Mercredi : Dernier jour pour moi. La Mer Morte et le Jourdain. La Mer Morte, on y flotte, c'est vrai. J'ai testé. C'est sympa. Le Jourdain est un piège à touriste. On s'est encore fait piégé. Ça devient pénible.
Retour sur Beyrouth. Départ 18H30 Arrivée 3H30. C'est long.


Jeudi : C'est aujourd'hui. A défaut de pouvoir se laver à l'eau chaude, je me rase. 
Adieu ma première barbe aussi longue.


Tout se calme de nouveau. Comme avant la tempête ?
Va savoir …

A bientôt !