dimanche 31 octobre 2010

Comment va la France des feux de bois dans la cheminée, l'hiver approchant ?

Tout se tient.

Au commencement, il y a le concert de Khaled Al Habre, petit gros à lunettes ET chanteur communiste libanais. (OUI ça existe). 
Les mélodies répétitives, le mélange assez réussi entre jazz et musique oriental, et les jeunes avec le Che dans le dos, parviennent presque à me tenir éveillé (pas vraiment, mais c’est le geste qui compte). 
Je dois avoir encore un peu de mal à saisir l’ironie en langue arabe. Mais Hamdoulila, Khaled chante Hamra, son tube. 
Michella est soulagée, elle était venue pour l'entendre. Pour moi, tout roule, j’achète l’album.

Et puis, Michella devient nostalgique, elle part dans 5 jours, les souvenirs remontent.
Elle part maintenant dans 3 jours, on est samedi soir, je rentre du boulot. Fête d'adieu. 
Elle est saoule. «  Soit je vais vomir, soir je vais mourir ».
En  bons colocs on l’aide, on l’écoute, on se marre bien.  (Elle finit par vomir).
Elle est apathique, elle part dans 2h. Dernière soirée sur la terrasse avec elle, et les copains.
Elle s’en va. Pleurs. « On s’revoit bientôt ». Voiture qui démarre. On court derrière la bagnole.
On cherche une nouvelle coloc.

En parlant de l’appart et du boulot, et de la langue arabe, et de résistance, et de … OH MY GOD, Tout se tient.

La tension monte depuis ces dernières semaines au Liban. 
Et le moins qu’on puisse dire c’est que ça se répercute directement sur l’appart. 
Il  rentre en guerre avec nous, l’appart. Mais de manière vicieuse.  
C’est toujours quand on se motive pour faire la vaisselle, quand on veut tirer la chasse, on prendre une bonne douche qu’on n’a plus d’eau. 
Autant dire qu’on comprend la manœuvre, et qu’on refuse de se laisser faire. 
On investit la table du salon pour la transformer en terrain de ping-pong. 
Devant la fermeté de notre interlocuteur (l’appart), et le refus de toutes négociations, on amplifie le mouvement. 
C’est parti pour deux soirées de réaménagement de l’espace en mode art-déco post moderne. 
Le meuble n’est plus. L’imagination est au pouvoir. La fierté remplit le cœur des manifestants. 
Cependant le mouvement ne tarde pas à s’affaiblir. 
Les commodités premières (comme une chaise pour s’asseoir) faisant défaut, des divergences naissent au sein du corps social mobilisé. L’ordre revient finalement à Jeitawi.

Retraites-Appart Même combat !!!

Jeudi, il fait gris pollution sur Beyrouth, j’ai ma plus belle chemise sur les épaules et un dictaphone dans mon sac. 
C’est parti pour l’entretien avec Fouad Abou Nader. Homme d’une cinquantaine d’années, politique plutôt en retrait, mais plutôt convaincant. Ancien dirigeant militaire d’une des plus puissantes milices libanaises durant la guerre (le combat ça le connait), proche de feu Bachir Gemayel, il nous livre quelques commentaires sur son expérience, et nous offre une part de gâteau au chocolat. 
C’est dur dur la science politique.

Et encore, surement un peu moins que d’être stagiaire préposé aux pages sport d’Al Balad. 
Le boulot, expliqué trop rapidement par un pote, consiste, le Samedi de 14h à 23h (ou plus pour les débutants-genre moi) à copier coller des dépêches AFP dont tout le monde se moque, à leur trouver un titre, une belle photo, et autres tâches passionnantes… et ce pour 15 articles. 
C’est naze, et ça ruine tout espoir de voyage le WE. 
J’apprends quelques trucs, quand même : gérer le stress, l’autonomie, la mise en page … 
Ma pratique est trop faible, et ma progression donc trop lente, pour que je puisse espérer écrire un vrai article un jour, après avoir bouclé toutes les pages sport-insolite-éco … ! 
Je me barre. J’irai taper à d’autres portes plus tard. 
A moi les vrais WE, finis les WE se résumant à un dimanche de glande.

A l’image des deux dimanches suivant les deux samedi de boulot à Al Balad. (oui, j’ai lâché le boulot au bout de deux jours, c’est pas glorieux, mais j’assume). 
Le quartier est chrétien. On ne veut pas faire de vagues. Ici pour le jour de repos, on se repose. 
Donc le dimanche, j’apprends l’accordéon à mon coloc. On décide de partir pique-niquer à 18h. On s’achete du Kiri à l’épicier. Je me fais avaler ma carte bleue. On a les poches vides. On rentre manger notre Kiri. On joue à Devine à qui je pense. 
Ou bien, on revise l’accordéon, on joue aux cartes, et on fume une petite chicha ! 
La mer est calme, aucune vague à l’horizon.

Ce samedi matin, le journal tournera sans moi, la voie est libre. 
Malgré le coucher tardif de la veille pour cause de festival de vin à Beyrouth, aujourd'hui c'est visite du Musée de la Résistance. 
A 2 bonnes heures au Sud de Beyrouth, en plein dans la montagne, une petite propagande pro-Hezbollah ça réveille. 
C’est assez effrayant, de voir une vraie propagande affichée comme ça. C’est intéressant quand même. 
Il faut aimer les habits de soldats, les munitions, les chars israéliens, brandis comme un trophée.

A part cette période assez militante, sans parler de la manif des français de Beyrouth contre la loi des retraites que j’envisage d’organiser le 6 novembre, 
la vie continue.

J’emprunte toujours pas mal de CD à la médiathèque, 
je mange toujours pas mal de Hoummous, et de Fool (spécialité d’ici qui vas pas tarder à arriver), 
je pense toujours pas mal à vous (j’ai pris mon billet pour noël (17 décembre-4janvier)) 
et la prof d’arabe est toujours au top niveau. Après la Gym Tonic en plein cours, au tour des jeux de cartes, des chaises musicales et autre Dessinez c’est Gagner, pour apprendre le libanais.

Ce qui explique peut être le fait que je saisisse difficilement l’ironie en libanais.

Tout se tient.
Plus ou moins.

mercredi 13 octobre 2010

Costa Coffee, Mercredi soir, Comment va la France victorieuse ? Celle de Karim Benzema, de Yoann Gourcuff, et de Laurent Blanc !

D'abord, D'abord (comme dirait l'autre ) ,
D'abord merci à vous tous qui lisez ce blog et qui semblez l'apprécier.
Merci de me le faire savoir, mais ça me gêne ... 
( mais ça me fait plaisir quand même, alors continuez)
C'est con, mais maintenant, j'ai pas envie de vous décevoir ...

L'automne arrive ici avec un président iranien.
La fraîcheur du soir est agréable sur la terrasse,
surtout quand elle est partagée autour d'une bière et d'un jeu de cartes   ( Stupides Vautours ).
Elle l'est moins en montagne, quand elle nous pousse à rentrer sur Beyrouth trop tôt d'une soirée hippie chic de samedi soir.
Les feuilles mortes ne se ramassent pas encore à la pelle. Peut être est-ce du aux peu d’arbres présents ici.
Les opportunités, la chance du au hasard, au contraire, si.
Une pseudo-carrière de journaliste pourrait bien commencer pour moi en tant que stagiaire chargé aux pages économie et sport d'Al Balad, un jour par week-end.

C'est cool, plutôt excitant, un peu effrayant.

Je ne sais pas quoi dire.
J’aimerai vous livrer une petite synthèse.
        
Du style : Il y mes colocs que j’adore, « et j’dis pas ça parce que je suis bourré », ni parce qu’ils tiennent à ce que je parle d’eux sur mon blog.

Mais l'attente d'une clarification de la situation est inutile.
Tout évolue ici. Va trop vite. ( ce qui ne change pas le fait que j'aime bien mes colocs )

Des projets en pagaille…

Partir en Syrie
Etudier l’impact d’une politisation croissante en temps de crise à travers l’approche de la musique par les jeunes libanais
Partir en Jordanie
Chanter Ginette en arabe
Faire une pendaison de crémaillère à l’appart
Arrêter de trop regarder TV5 Monde

« A mi chemin … »

Je vous laisse.
Je pense bien à vous

A lundi, interro surprise sur l'actualité économico-sportive libanaise !







lundi 4 octobre 2010

Comment va la France des menaces terroristes et des Tours Eiffel désaffectées ?

Environ une semaine depuis mes dernières nouvelles, une semaine assez banale… et pourtant, il y aurait tant à dire, à écrire…

Il y aurait cette routine de cours qui s’installe progressivement, et celui délirant de libanais ou, après avoir répéter chacun la même phrase à une prof surement (trop ?) soixante-huitarde, on tous doit se lever,  tourner en rond dans la salle durant 5 mn au son de sa vielle cassette audio de chansons traditionnelles.
Il y aurait ces petits « rab » de vacances qu’on s’octroie entre copains, en partant se jeter dans l’eau tiède de la plage de Byblos, un dimanche soir au soleil qui ne se couchera que sur le chemin du retour.

Il y aurait cette fatigue de Beyrouth qui commence à grandir. Et pour cause, la vie d’étudiant ce n’est pas de tout repos. 
Entre la (fausse) soirée de départ de Judith du  jeudi, l’anniversaire de Khaty et l’after sur la terrasse du vendredi, le barbec du samedi, et les discussions philosophico-artisitico-révolutionnario-sentimentales avec Judith, qui en fait est revenu, du dimanche, comment voulez vous qu’on tienne le coup ?
 Comment voulez vous ?    Au mental, et au verre de Nesquick dites vous ? Pas con !

Enfin que les choses soient claires, ce n’est pas la fatigue qui m’a empêché de rédiger mon contrat de bail. Et pour que les choses soient vraiment claires, quand je dis rédiger mon contrat de bail, j’entends me réveiller un peu fatigué de la fête de la veille (oui c’est un euphémisme, j’ai appris que Mamie aller lire le blog, je t’embrasse Mamie)  dire bonjour au proprio descendu de sa montagne pour l’occaz, et retranscrire, cash  bien posé dans mon canap’, le papier au terme d’une traduction arabe-anglais anglais-français réalisé avec brio par mon coloc.

 Me voici locataire officiel d’une colocation de 3 chambres-2salles de bain-une demi douzaine de balcons et comble du raffinement bobo-écolo : non pas l’abonnement à Yogume (promis je te l’offre Caro pour Noel), encore mieux, et c’est là qu’on voit que le Liban est en avance sur nous en matière d’écologie, de l’eau qu’un jour sur deux, économie assurée! Qui l’eut cru ? Moi le chantre du Petit Bain du matin pour bien commencer la journée, devenir l’activiste vert N°1 !

Il y aurait aussi, et comment pourrait-il en être autrement, le temps qui passe. Et avec lui des moments plus calmes, des images de France et d’ailleurs qui passent, des souvenirs qu’on se remémorent et des moments qu’on inventent, ici mes potes qui font j’sais pas trop quoi, et là la famille qui en fait autant, des images de Bertrant Cantat de retour sur scène, de manifs, et de météo pluvieuse.

Il y aurai tout cela, plus encore et pourtant il manquerai l’essentiel. L’impact encore trop flou d’un éloignement de trois semaines de son pays ou bien l’impact d’un plongeon de trois semaines dans la vie beyrouthine.

Regardez sur la carte du monde, vous voyez comme le Liban est petit.
C’est faux, archi-faux. Beyrouth est gigantesque, j’y suis tout petit. 
Et pourtant, ici, maintenant, je me sens grandir !

A bientôt